La Salamandre Tachetée

Classification

Classe :Amphibia

Ordre :  Caudata

Famille : Salamandridae

Genre : Salamandra

Nom scientifique : Salamandra Salamandra

Taille : De 12 à 17cm en moyenne ; 20cm max. 

Poids : 40 grammes

Statut de conservation : Préoccupation Mineure 

Photographie de Marek Szczepanek représentant une salamandre tachetée adulte

La salamandre tachetée est l'un des amphibiens les plus connus du grand public à cause de sa coloration très spécifique et des légendes qui l'entourent, comme l'ancienne histoire voulant qu'elle résiste au feu. Cependant, ses moeurs et son mode de vie restent largement méconnues. La salamandre est un petit amphibien à l'aspect de lézard, avec une peau nue et huileuse, de grands yeux noirs et une longue queue. Sa coloration de base est noire avec des taches jaunes dont l'importance et la disposition changent beaucoup d'un individu à l'autre. De par sa coloration, la salamandre signale aux prédateurs éventuels qu'elle est toxique et qu'elle a très mauvais gout.

Comme chez presque tous les amphibiens, les jeunes sont très différents des adultes. Les larves de salamandres sont brun pâle et ont des branchies leur permettant de respirer sous l'eau. On les reconnait à leurs taches jaunes ou brillantes à la base des pattes. 

La salamandre est un animal typiquement européen. Sa répartition s'étend de l'Espagne à l'ouest à l'Ukraine à l'est et de l'Allemagne au nord jusqu' à la Grêce et l'Italie. Si ses larves grandissent dans l'eau, la salamandre adulte, elle, n'a pas besoin de la présence de mares ou d'étangs pour survivre. D'ailleurs, les adultes ne savent presque pas nager. Les salamandres fréquentent préférentiellement les forêts de feuillus, mais elles peuvent aussi vivre dans des milieux plus ouverts tels que la campagne bocagère, les lisières, les cimetières ou encore les villages, pourvu qu'elles y trouvent des abris. Les exigences de la salamandre en matière d'habitat sont : des cachettes et abris (pierres, végétation, crevasses dans les murs et...), une nourriture suffisante, un point d'eau pour la reproduction, un milieu pas trop sec (ainsi, dans les climats secs, elle recheche les endroits exposés au nord et à l'ombre, ou proches de sources d'eau permanente). 

Notons qu'en France, bien que la salamandre soit l'amphibien le plus répandu, ses effectifs ne cessent de diminuer, à cause de la perte et de la fragmentation de ses habitats, des pesticides, et possiblement de l'éclairage artificiel. Elle est intégralement protégée. 

Les salamandres tachetées sont des prédatrices voraces : tout être vivant plus petit qu'elles constitue une proie potentielle. Cela inclut les insectes, les araignées, les cloportes, les vers de terre, les limaces, mais aussi d'autres amphibiens (tritons, petites grenouilles). Chasseuse nocturne, la salamandre change de technique selon la luminosité. S'il fait suffisamment clair, elle repère ses prois à la vue. Elle ne verra alors pas les proies immobiles, mais s'attaquera aux animaux en mouvement. Au coeur de la nuit, c'est l'odorat qui permet à la salamandre de repérer ses proies, immobiles ou non. Quand elle a trouvé une proie potentielle, la salamandre s'en approche discrètement et la saisit avec sa langue, ou bien d'un saut. Elle la maintient avec ses petites dents avant de l'avaler. 

Les larves de salamandres, aquatiques, sont également voraces, et s'attaquent elles aussi à tout animal plus petit. Elles se régalent de larves d'insectes divers et même de têtards. Si la nourrture vient à manquer, on assiste à du cannibalisme. Celui-ci peut également apparaître chez les larves plus agées, qui peuvent manger les plus jeunes. Les larves ou les jeunes salamandres n'ayant pas encore de glandes toxiques peuvent également devenir les proies d'autres animaux : larves de libellules, carabes, poissons (truites, chabots...) ou encore musaraigne aquatique. L'adulte, en revanche, dispose d'un excellent moyen de défense à travers ses glandes à venin. Celui ci, bien que très rarement mortel, lui donne mauvais gout et peut provoquer des troubles tels que nausées, irritations, vomissements, contractures musculaires ou encore troubles respiratoires. 

Larve de salamandre tachetée avec les marques caractéristiques sur les pattes arrière.

Photographie de Simbyte

La salamandre est un animal nocturne et solitaire. Comme elle n'a pas de prédateurs à l'état adulte,elle peut se permettre de se déplacer à découvert et lentement, ce qui la distingue nettement des lézards. C'est un animal fidèle à son territoire qui aime utiliser les mêmes cachettes d'une année sur l'autre. La reproduction s'échelonne sur toute la belle saison (d'avril à octobre), avec un pic en juillet. La reproduction des salamandres tachetées est une exception parmi les amphibiens. Les animaux se reproduisent exclusivement à terre. Les partenaires se  trouvent grace à leur odorat. Le mâle se glisse sous la femelle et dépose un spermatophore (petite capsule de semences sexuelles) que sa partenaire aborbe dans son propre cloaque. Elle gardera ces semences plusieurs années, ce qui lui permettra de mettre plusieurs générations au monde sans s'accoupler une nouvelle fois. 

Les salamandres sont ovovivipares. Cela signifie que les oeufs de la salamandre grandissent au sein du corps de la femelle et n'éclosent qu'à la sortie des larves du corps maternel. Les jeunes restent dans le ventre de leur mère entre huit et neuf mois, puis la femelle rejoint un point d'eau (flaques, petits courts d'eu, fontaines, sources...) où elle les dépose de nuit afin qu'ils éclosent et poursuivent leur développement. Le nombre de jeunes oscille de quelques petits à soixante dix, ce qui est peu pour un amphibien. A leur naissance, les larves meurent entre 25 et 35 mm. Le dévéloppement aquatique des larves peut durer de trois à six mois selon la température de l'eau. Les jeunes nés tard dans l'année peuvent également hiberner à l'état larvaire. Ce n'est qu'après ce temps que la jeune larve achève sa métamorphose et devient un adulte. Elle quitte alors définitivement l'eau. 

Notons que dans certains pays très secs, comme en Espagne les femelles donnent naissance non pas à des larves qu'elle dépose dans l'eau, mais à des petites salamandres déjà capables de vivre sur terre. On pense qu'il s'agit d'une adaptation au manque d'eau. 

Chaque hiver la salamandre hiberne. Cette hibernation démarre aux premières gelées et s'achève au printemps, même si elle peut parfois être entrecoupée par des sorties en cas de journées douces. L'hibernation a lieu dans des abris souterrains, galeries de terrier de mammifères, puits, tunnels, caves, grottes... 

L'espérance de vie de la salamandre est imprtante : 30 ans dans la nature et jusqu'à 50 en captivité.