Le lièvre brun

Fiche d'identité

Classification : 

Classe : Mammifère

Ordre : Lagomorpha

Famille : Leporidae

Genre : Lepus

Nom scientifique : Lepus europaeus

Taille : 60 à 70 cm

Poids : 2,5 kg à 6 kg

Statut de conservation : Préoccupation mineure

Lievre siteLièvre dressé - Photographie personnelle

Description et répartition

 

Le lièvre brun, ou d'Europe, est le plus grand lagomorphe (famille des lapins) de notre continent. Au regard de notre faune, c'est un mammifère de taille moyenne. Comme son nom l'indique, il est brun, et le reste en hiver (même s'il change légèrement de teinte à cette saison), avec le bout des oreilles noires. Il est grand sur pattes, avec des cuisses musclées, un tête fine, de grands yeux bruns proéminents. Ses oreilles sont beaucoup plus grandes que celles du lapin de garenne. Sa taille, la coloration des oreilles, sa musculature, et sa robe toujours brune permettent de le distinguer des autres lagomorphes sauvages de notre pays, le lapin de garenne et le lièvre variable. Son mode de vie, comme on le verra, permet d'autant plus l'identification. 

Le lièvre est originaire d'Europe continentale, de l'Italie et du nord de l'Espagne au sud, au sud de la Finlande et à la Russie au nord, jusqu'au Proche-Orient et à la Turquie, au Kazakhstan et à l'ouest de la Mongolie à l'est. Il est présent dans toute la France métropolitaine, y compris en Corse. Il a été introduit en Irlande et au Royaume-Uni, en Scandinavie, ainsi qu'aux Etats-Unis, au Canada, en Amérique du Sud et en Australie. En tant qu'animal originaire de la steppe, les forêts denses ne lui conviennent pas. En effet, ce lièvre a besoin d'espaces ouverts et herbacés pour vivre. Il fréquente les prairies, les marais, les vergers, la garigue, les landes, les paturages extensifs, la forêt claire et ses lisières, et les champs cultivés. Le lièvre est d'ailleurs l'un des rares animaux à s'adapter aux zones d'agriculure intensive, qu'il préfère même à tout autre habitat en France. Il peut ainsi se camoufler sur la terre, surveiller les alentours, et se nourrir des cultures hivernales. 

Alimentation

Le lièvre est un herbivore strict : il mange les graminées, les trèfles, les jeunes pousses de diverses plantes sauvages ou cultivées, les fleurs, bourgeons et rameaux. Il peut également consommer des fruits, des graines et des racines et, en hiver, il se rabat également sur les écorces. Comme les lapins, pour pouvoir digérer ces aliments, le lièvre consomme également ses propres excréments d'un type particulier, les caecomorphes. Il boit très peu, l'eau contenue dans les plantes ou sur celles-ci (rosée) lui suffisant généralement. 

 

Lievre site 2Photographie personnelle 

Mode de vie et reproduction

Les lièvres ont une vie sociale plutôt "lâche". Ils peuvent se nourrir en petites bandes sur le même champ, en respectant une certaine hiérarchie, mais peuvent aussi se déplacer et se nourrir seuls. En-dehors de la période de reproduction, ils ne recherchent pas la compagnie de leurs congénères, mais s'ils les croisent, cela ne provoque généralement aucune hostilité, et ils peuvent rester ensemble, se nourrissant à bonne distance, avant de se séparer à l'envie. Le domaine vital fait en moyenne 2kmet n'est pas défendu contre les autres lièvres. Il reste le plus souvent fréquenté par un même individu toute la vie de celui-ci, sauf en cas de situations extrêmes (manque de nourriture critique, par exemple). Le lièvre est un vrai casanier ! 

C'est un animal essentiellement nocturne. 

Contrairement aux lapins, les lièvres ne creusent pas de terrier. Ils se contentent d'une petite dépression dans le sol, la "forme", où l'animal va passer ses moments de repos. La forme est souvent dissimulée dans un milieu mimétique ou abrité, comme dans de l'herbe haute, un champ de cultures ou une haie. De là, il observe soigneusement les alentours. S'il repère un danger potentiel, il se plaque au sol pour se camoufler et, si le danger ne s'éloigne pas ou l'a visiblement repéré, il détale à toute vitesse en prenant des virages serrés. La rapidité et le changement brusque de direction permettent bien souvent à l'animal de s'enfuir, destabilisant les prédateurs qui courent rarement aussi rapidement et, dans tous les cas, n'ont pas son endurance. La rapidité du lièvre est également mise à contribution lors de la reproduction : lorsqu'un mâle a repéré une femelle, il va s'en approcher dans l'espoir de s'accoupler avec elle. Mais les hases n'acceptent pas le premier venu, et, pour s'assurer de la "qualité" du mâle, se lancent dans une longue poursuite. La femelle court longuement, sur des kilomètres, puis, lorsque le mâle la rejoint, elle le repousse en lui donnant des coups de patte dans des joutes impressionantes. Puis, elle repart courir, et ce petit manège durera plusieurs fois. Elle ne consentira à s'accoupler qu'avec un mâle suffisamment endurant pour pouvoir la suivre et tenir le rythme ; ceux qui abandonnent la poursuite ne pourront pas s'accoupler. La femelle se bat également contre un mâle si elle n'est pas réceptive. 

L'accouplement réalisé, le mâle s'éloigne et laisse la femelle élever seule les levrauts. Ceux-ci naissent dans des formes plus abritées que les abris habituellement utilisés par la femelle, mais toujours en surface, au bout d'une quarantaine de jours. Dès la naissance, les petits, (de 1 à 5) sont recouverts d'un pelage épais, et ils sont déjà capables de se déplacer. Ils peuvent ainsi se cacher en cas de danger, mais ne s'éloignent jamais trop de leur forme, car c'est là que leur mère les nourrit, une fois par jour, de son lait très riche. Après seulement trois à cinq semaines, les jeunes sont sevrés et totalement autonomes. Ils partent alors s'installer dans leur propre domaine vital, mais celui-ci est souvent très proche de celui de leur naissance. La maturité sexuelle est atteinte avant les cinq mois des jeunes et ceux-ci peuvent donc se reproduire dès leur premièr année, d'autant qu'il n'y a pas de saison de reproduction marquée chez les lièvres qui peuvent s'accoupler de janvier à octobre selon le climat et la disponibilité en nourriture. Fait rare, une hase peut tomber enceinte alors qu'elle l'est déjà d'un précédent accouplement : elle peut ainsi porter deux portées à des stades de développement foetal différents, et élever jusqu'à cinq portées en six mois. 

Les lièvres sont la proie des renards (les jeunes essentiellement), des rapaces et des mustélidés (fouines, hermines, belettes). Bien qu'encore jugé commun, sa population se réduit, probablement à cause du dérangement humain (prédation par des chiens, chasse excessive, mort des levrauts à cause des machines agricoles ou des passages...) et de la modification des campagnes (la spécialisation des territoires, qu'elle soit dévolue à la monoculture ou à l'élevage, n'est pas adaptée aux besoins des lièvres.) La protection des lièvres passe par une collaboration avec les agriculteurs, le maintien de zones herbeuses, ainsi que l'action individuelle de chacun : évitons de lâcher nos chiens dans les prairies et faisons très attention à là où nous mettons les pieds en marchant dans les prés et les champs !   

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